Asha renoue avec ses racines grâce à la musique
6 février 2024
À sept ans, Asha Farah a quitté Mississauga pour Cambridge, en Ontario, avec sa famille. Dans son nouvel environnement, ses sentiments et ses comportements ont changé.
À Mississauga, ville très diversifiée, ses voisins et ses camarades de classe étaient Noirs, comme elle. Dans son école de Cambridge, sa classe ne comptait que deux ou trois enfants noirs.
« Ma personnalité a changé un peu », explique Asha, partenaire des RH pour les centres de distribution d’Edmonton et de Winnipeg. « Je me suis refermée sur moi-même et je suis devenue plus discrète, parce que je ne me sentais pas liée à mes camarades de classe. Je me sentais différente à cause de mes cheveux et de la couleur de ma peau, je me sentais isolée. »
Elle a fait de son mieux pour s’intégrer. Malgré son intérêt pour le rap et le hip-hop, elle percevait une connotation négative autour de la « musique de Noirs » et avait du mal à se laisser l’apprécier en grandissant.
Les deux parents d’Asha ont immigré au Canada depuis la Somalie, quelques années avant sa naissance. Comme ils devaient tous deux travailler, Asha avait de la difficulté à se rattacher à son héritage somalien ou à sa langue.
« Il était très difficile de comprendre la culture noire dans un quartier majoritairement blanc », confie-t-elle.
Sa perspective n’a toutefois réellement basculé qu’au moment où Asha est entrée à l’université. Elle a rencontré d’autres femmes somaliennes, s’est liée d’amitié avec des personnes qui faisaient partie de l’association des étudiants noirs, et a commencé à explorer sa culture.
« J’ai compris que je m’étais empêchée d’aimer certains genres de musique », ajoute-t-elle. « Maintenant, je peux dire que j’aime le rap, le R&B, le hip-hop et l’afrobeat. »
Un des souvenirs les plus marquants de son enfance est d’avoir écouté de la musique somalienne avec sa mère et ses tantes. Sa mère chantait et dansait – deux choses qu’Asha aime faire encore aujourd’hui – et lui expliquait le sens des paroles.
« Ma mère et moi n’avions pas beaucoup en commun », raconte-t-elle. « Je suis née au Canada, elle non. J’ai grandi en parlant anglais, elle a dû l’apprendre à son arrivée ici. Mais nous aimions toutes les deux la musique. »
Le père d’Asha, pour sa part, lui a transmis le plaisir de travailler chez Loblaw. Il a travaillé au sein de l’entreprise pendant plus de 20 ans. Peu après son départ à la retraite, Asha a accepté un emploi dans le centre de distribution où il avait travaillé.
Asha a décidé de se joindre à l’équipe Célébrez vos racines de la Chaîne d’approvisionnement parce qu’elle pense qu’il est important de donner à chaque personne l’occasion de se rapprocher de sa culture : « Nous essayons de nous assurer que nos collègues éprouvent un sentiment d’appartenance au sein de leur milieu de travail. »
Cette année, le thème du Mois de l’histoire des Noirs est « L’histoire des Noirs et les arts », et Asha saisit bien l’importance de la musique et des arts dans toutes les cultures.
« C’est un moyen pour les gens de créer des liens », affirme-t-elle. « Par exemple, la musique que j’aime évoque les luttes et les périodes difficiles, le sentiment de ne pas être à la hauteur face aux attentes de la société et les moyens d’aider les gens à s’épanouir. Les thèmes ou les histoires abordés en musique peuvent tous nous interpeller. »