Cameron souhaite que tout le monde parle haut et fort
26 février 2021
Cameron Ross a vu la publication sur Instagram du Globe and Mail : un collage de portraits des chefs de direction de 223 entreprises inscrites à la Bourse de Toronto. C’était une mer de visages presque exclusivement masculins et blancs.
« Je ne pouvais pas y identifier seule une personne noire », affirme Cameron, directeur principal de catégorie de la division Marché. « C’est difficile de ne pas voir une seule personne qui vous ressemble, et je crois que c’est ce qui empêche beaucoup de gens de juste essayer. »
Cameron a un message à l’intention des personnes qui se sentent exclues du monde des affaires : « Vous pouvez réussir en tant que personne noire en affaires. »
Sa carrière en est la preuve. Au cours des 11 années quʼil a passées chez Loblaw, il a gravi les échelons, de son premier emploi après lʼuniversité dans ce quʼon appelait alors le soutien des processus d’affaires, au marchandisage de NO FRILLSMD, à la division Marché.
Au cours de la dernière année, en particulier, alors que des protestations contre le racisme envers les Noirs et la violence policière ont éclaté partout au Canada et aux États-Unis, Cameron a poussé les conversations au sujet de la race et de la diversité chez Loblaw.
« C’est une chose d’être dans une organisation qui dit “C’est comme ça et c’est tout”, et c’en est une autre quand une organisation détermine qu’il y a des lacunes. Et nous travaillons actuellement à combler certaines de ces lacunes. »
Ces efforts sont des objectifs que Loblaw sʼest fixés pour mesurer ses progrès et ceux-ci se déroulent au moyen de comités sur la diversité, lʼéquité et lʼinclusion et de tables rondes.
Cameron a siégé à un tel comité l’an dernier, accompagnée de trois autres collègues noirs. « Nous avons tous les quatre dit la même chose : “C’est génial que nous parlions de ce sujet, mais ce n’est pas la première fois. Il ne faut pas que ces conversations disparaissent à nouveau. Continuons à tenir ces conversations, et en même temps, veillons à ce qu’on passe à l’action aussi.” »
Il fait également partie d’un forum de discussion mensuel avec d’autres collègues noirs, où ils partagent leurs expériences et discutent de tout problème auquel ils sont confrontés.
« Nous en sommes aux étapes où le changement n’est pas complètement évident, mais je pense qu’il y a encore de l’optimisme et de l’encouragement que des choses se passent, lentement, mais sûrement », dit-il.
Cameron n’a pas seulement eu ces conversations difficiles au travail. Parfois, ses amis plaisantent qu’il « n’est pas si noir » parce qu’il est éduqué et qu’il a un emploi dans une entreprise. Pour lui, cela signifie qu’il faut renoncer à son identité noire pour réussir.
« Je me suis toujours demandé comment ce stéréotype a-t-il commencé? Et comment pouvons-nous nous en débarrasser? C’est un obstacle que je veux essayer de briser. »
Dernièrement, il pense aux changements sociétaux de nouvelles façons; sa femme et lui ont souhaité la bienvenue à leur premier enfant, une petite fille, en janvier.
« Comment pouvons-nous nous assurer que le monde sera un meilleur endroit pour elle quand, dans la vingtaine, elle regardera ses choix de carrière? » demande-t-il. « C’est l’une des choses qui me motive. »
Il veut que les collègues sachent quʼils ont tous un rôle à jouer pour faire un meilleur Loblaw. « Si vous voyez ou entendez des choses qui vous ne semblent pas correctes, exprimez-vous et soyez solidaires avec vos pairs. »