Melissa honore le patrimoine autochtone
6 juin 2024
Melissa Bouchard a appliqué les enseignements autochtones toute sa vie, mais ces dernières années, elle a trouvé particulièrement important d’apprendre à connaître son héritage et de parler de sa culture avec les personnes non autochtones qui font partie de son entourage.
« Je me considère aussi débrouillarde en milieu urbain que dans la nature », raconte Melissa, directrice adjointe du magasin Tanner’s Votre Épicier Indépendant à Espanola, en Ontario, et fière membre de la Première Nation Sagamok Anishnawbek. « Si j’étais perdue en forêt, je sais que je pourrais me construire un abri et faire un feu, et que je pourrais chasser ou pêcher pour me nourrir. Ce savoir me vient de mes racines autochtones. J’ai beaucoup appris de mes aînés – ma grand-mère est une aînée qui vit à Sagamok, dans la résidence pour aînés, et elle nous a appris à nous débrouiller seuls si nécessaire. »
Évidemment, la culture anishinaabe ne se résume pas à des compétences de survie en forêt. Dès son enfance, les aînés de la communauté lui ont transmis les sept enseignements sacrés. Ces valeurs – humilité (Dbaadendiziwin), bravoure (Aakwa’ode’ewin), honnêteté (Gwekwaadziwin), sagesse (Nbwaakaawin), vérité (Debwewin), respect (Mnaadendimowin) et amour (Zaagidwin) – jouent un rôle fondamental dans la culture anishinaabe et définissent le comportement des humains. Melissa dit avoir vite compris l’importance de les intégrer dans toutes les sphères de sa vie, y compris au travail. Elle attribue même sa réussite professionnelle à ces enseignements.
« L’enseignement qui me vient à l’esprit lorsque je pense à ma carrière est la bravoure. Je suis une personne très timide. Je ne me suis jamais perçue comme une meneuse. Je me suis toujours contentée de m’asseoir et d’observer les gens, ajoute-t-elle. Mais en grandissant, j’ai appris à me démarquer plutôt que de me contenter de suivre. Je me suis fait connaître. La sagesse joue également un rôle important, sachant qu’on m’a enseigné la nécessité de m’affirmer et de me faire entendre. »
Elle a encore beaucoup à apprendre sur sa culture. La perte de plusieurs aînés de sa famille au cours des quatre ou cinq dernières années lui a rappelé l’importance de prendre le temps de dialoguer avec ses proches tant que cela est encore possible, parallèlement à ses propres lectures et à ses propres recherches. C’est pourquoi elle visite régulièrement sa grand-mère et d’autres aînés à la résidence pour aînés. Elle prévoit déjà une visite à l’occasion du Mois et de la Journée nationale de l’histoire autochtone, au cours de laquelle ils brûleront du tabac.
Elle se sent aussi de plus en plus à l’aise d’enseigner sa culture à des non-autochtones.
« Les Autochtones sont très intelligents et travaillent fort. Nous sommes des personnes comme les autres et je veux que les gens le comprennent, explique Melissa. Je suis convaincue que le fait de connaître des cultures et des histoires différentes peut contribuer à faire tomber les barrières et à favoriser la compréhension. Je profite de chaque occasion de parler de ma culture, que ce soit au travail ou dans ma vie personnelle. »