La mission de Nneka pour l’équité en pharmacie
6 février 2025

Nneka Ezurike a toujours voulu travailler dans le domaine de la santé, mais jamais elle n’aurait cru que sa carrière se déroulerait de cette manière.
Nneka, qui avait d’abord prévu de terminer ses études en pharmacie, de travailler pendant quelques années, puis de suivre une formation en pédiatrie à l’école de médecine, est aujourd’hui pharmacienne propriétaire de quatre pharmacies Shoppers Drug Mart à Toronto. Lorsque l’occasion de reprendre le magasin où elle travaillait en tant que pharmacienne salariée s’est présentée, elle l’a saisie. Cet acte de foi l’a entraînée dans un cheminement qu’elle n’aurait jamais pu imaginer pour elle-même et, plus important encore, qui lui a permis de mieux servir sa communauté.
« Je veux contribuer à la santé et au bien-être de mes patients, et comme de nombreux Canadiens accordent déjà leur confiance à leur pharmacien local en tant que professionnel de la santé, mon rôle m’aide à atteindre cet objectif », explique-t-elle.
Nneka comprend très bien à quel point le racisme anti-Noirs peut nuire au bien-être émotionnel et à la santé physique, mais aussi au parcours professionnel. Elle raconte avoir subi des microagressions racistes tout au long de sa carrière et avoir parfois eu l’impression de devoir prouver ses compétences à ses patients et même, par le passé, à des collègues. Pour Nneka, le manque de diversité dans le secteur de la pharmacie est un phénomène qui devrait se résorber.
« Les pharmaciens devraient ressembler à la communauté qu’ils servent, et au Canada, la population noire ne cesse de croître au fil des recensements. Les pharmaciens et autres professionnels de la santé doivent absolument avoir conscience des inégalités en matière de santé dont souffrent les Noirs au Canada en raison du racisme anti-Noirs, et être en mesure de fournir des soins adaptés à leur culture », ajoute Nneka.
Ce sont ces facteurs étroitement liés qui ont incité Nneka à cofonder la Black Pharmacy Professionals of Canada (BPPC) en novembre 2023. Cette année-là, lors d’unévénement virtuel de réseautage des pharmaciens dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, elle s’est rendu compte qu’elle n’était pas la seule pharmacienne noire au Canada à avoir besoin de soutien ou de conseils lorsqu’il s’agissait d’envisager une carrière dans l’industrie. La BPPC compte aujourd’hui 200 membres, dont des pharmaciens retraités et diplômés, des finissants internationaux en pharmacie (FIP), des techniciens et des étudiants. L’organisation a tenu des événements de réseautage et de formation à petite échelle, mais en 2025, les choses s’accélèrent avec le tout premier BPPC Excellence Summit (Sommet de l’excellence de la BPPC) qui aura lieu en février, et un nouveau programme de mentorat qui sera lancé au printemps.
« Je veux soutenir la création d’un environnement plus inclusif et équitable en contribuant à des initiatives qui visent à lutter contre la discrimination, les préjugés et la marginalisation. Selon certaines études, une plus grande diversité parmi les professionnels de la santé favorise l’accès aux soins et améliore les résultats, non seulement pour les minorités mal desservies, mais aussi pour l’ensemble de la population, poursuit-elle. Je crois que les actions en disent plus long que les mots. J’ai donc décidé de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour favoriser le changement au sein de la profession de pharmacien et de la communauté noire. »