Ouvrir des portes pour les adultes autistes
11 janvier 2021
Pouvoir travailler dans une épicerie, c’est quelque chose qui peut nous sembler comme évident, mais pour les adultes autistes, cela peut changer une vie.
C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles Loblaw s’est associée à l’École À Pas de Géant, qui est vouée à l’éducation et à l’inclusion d’étudiants autistes, pour lancer l’initiative Polaris Enterprise.
L’école accueille les élèves de 4 à 21 ans, mais selon Andre Pereira, chargé de projets à À Pas de Géant, lorsqu’il est question d’emploi, « il y a un sérieux manque de services et de programmes une fois que les étudiants atteignent l’âge de 21 ans ». C’est là que le projet pilote Polaris Enterprise entre en jeu. Le programme de neuf mois met l’accent sur le développement personnel et professionnel de ces jeunes adultes autistes dans le but de les préparer à travailler dans l’industrie de l’alimentation, possiblement chez MaxiMD et ProvigoMD, ou dans un cadre similaire au sein de l’industrie.
« On parle principalement de postes en magasin et dans les centres de distribution, mais aussi dans les domaines de l'administration, de la conception graphique et plusieurs autres », explique Andre. « Les possibilités sont nombreuses. »
Le projet a été inspiré par une entreprise américaine qui a construit un centre de distribution à la fine pointe de la technologie et dont 40 % de sa main-d’œuvre est composée de personnes avec toutes sortes de handicaps. Or il s’agit de l’un des centres de distribution les plus performants de toute l’entreprise.
« Il existe plusieurs études de cas fort concluantes sur l’embauche de personnes neurodiverses : des taux de rétention plus élevés, des taux d’absentéisme plus faibles, une productivité égale ou supérieure, avec en bout de ligne, une équipe plus unie et plus diversifiée », ajoute André.
C’est une initiative qui a trouvé écho chez Patrick Blanchette, vice-président, Exploitation, Maxi.
« Ce programme cadre parfaitement avec nos valeurs ÊTRE et notre objectif d’assurer un milieu de travail collaboratif et inclusif », déclare Patrick.
« Nous devions commencer par l’embauche de participants au programme dans nos magasins, mais André a ensuite suggéré à la blague qu'il serait intéressant d'avoir leur propre supermarché où les étudiants pourraient recevoir de la formation directement à l’école. »
Il n'en fallait pas plus pour que Maxi décide de recréer un mini-magasin au sein du Centre d’éducation pour les adultes Wagar, où les10 étudiants qui participent au programme initial, dont l’âge varie de 21 à 62 ans, peuvent effectuer des tâches pratiques avant de commencer des stages en magasins et en centre de distribution.
« L’objectif est de leur offrir un emploi dans l’un de nos magasins à la fin du programme », déclare Patrick. « Nous travaillerons avec les participants et verrons ce qui leur convient le mieux, selon l’endroit où ils habitent, l’accès facile au transport, ainsi que leurs forces et leurs intérêts. Nous voulons qu’ils occupent le bon poste dans le bon magasin au sein de la bonne équipe. »
Patrick ajoute qu’en plus de s’efforcer à bien accueillir et former les collègues autistes, il est tout aussi important de sensibiliser les autres collègues pour qu’ils soient plus inclusifs et que l’intégration soit un succès de part et d’autre.
« Pour de nombreuses personnes autistes, un travail représente bien plus qu’un simple chèque de paie, affirme André. C’est une question d’appartenance à un groupe, d’indépendance, d’identifier les intérêts et les capacités, de participer davantage à la vie courante et de prouver qu’ils peuvent contribuer à la société. »
En fait, André a déjà constaté beaucoup de progrès chez les participants tant en ce qui concerne les compétences professionnelles que l'estime de soi et le développement personnel.
« Jusqu’à maintenant, ça se passe très bien », confirme André. « C’est vraiment incroyable de voir se développer la confiance en soi et le sentiment de fierté de participer à un tel programme. »