La pause de carrière de Vidya

Après avoir passé près d’une décennie à prendre soin de sa jeune famille, Vidya Janakiraman a décidé qu’elle était prête à retourner au travail. Le seul problème : le monde était en pleine pandémie et elle ignorait par où commencer.

« Je ne savais pas avec qui communiquer. J’avais une carrière et un réseau de contacts chez Loblaw avant de partir élever mes enfants. Mais tant de choses avaient changé », déplore-t-elle. « J’ai postulé auprès de différentes entreprises sur LinkedIn et Indeed, sans succès. »

La situation était frustrante, surtout lorsqu’elle a constaté que les gestionnaires responsables de l’embauche ignoraient son dossier en raison de sa longue pause de carrière, et ce, même si elle avait les compétences et l’expérience nécessaires au poste.

« Ce n’était jamais dit clairement, mais je sais que c’était la raison », se souvient-elle. « Certains postes semblaient être faits pour moi. Et mes communications avec les recruteurs sur LinkedIn se déroulaient très bien. Mais dès que je parlais de ma pause de carrière, ils me posaient toutes sortes de questions (Ah! Pourquoi avez-vous fait ça? Donc vous n’avez pas d’expérience avec ces éléments précis?). J’ai vite compris ce qui posait problème après avoir été franche sur mes raisons de prendre une pause de carrière. »

C’est un phénomène commun. Selon une étude, 43 % des femmes prendront ou ont déjà pris une pause de carrière, souvent pour prendre soin de leur famille. La plupart d’entre elles prévoient travailler éventuellement, mais les recruteurs et les gestionnaires responsables de l’embauche ne considèrent pas leur candidature comme légitime, puisqu’ils s’arrêtent au fait que la carrière a été interrompue. Pourtant, selon les experts, les compétences fondamentales ne sont jamais désuètes.

C’est pourquoi Vidya a décidé de prendre les choses en main. Elle a suivi un cours en ligne sur l’analyse des données pour parfaire ses compétences, cela lui a donné la confiance nécessaire pour mettre à jour son profil LinkedIn et communiquer avec des personnes de son ancien réseau pour des entrevues informatives. Elle a même publié une publication célébrant la fin de son cours et rappelé à ses contacts qu’elle cherchait un emploi. Puis, un ancien collègue de Loblaw l’a recommandée à la gestionnaire responsable de l’embauche de l’entreprise. Même si Vidya n’a pas obtenu le poste, la gestionnaire a pensé à elle quelques mois plus tard, lorsqu’un poste de chef de mêlée au sein de l’équipe TI était à combler.

Selon Vidya, cela démontre bien que Loblaw valorise les personnes, leurs talents et leurs contributions, peu importe si elles travaillent assidûment depuis des années ou si elles ont dû prendre une pause de carrière. C’est aussi signe que les chercheurs d’emploi ne devraient pas hésiter à demander de l’aide.

Les gestionnaires responsables de l’embauche devraient faire de même, souligne Vidya.

« Ne vous arrêtez pas aux dates! Et n’oubliez pas qu’un employé performant reste toujours un employé performant et qu’une personne qui veut travailler travaillera toujours. »